Vie de quartier

Plum : la résistance des commerçants

20/11/2025
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mont-dore
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Dans la partie sud de la commune, où l’économie peine encore à redémarrer, les commerçants s’adaptent pour poursuivre leur activité.

Depuis 1991, Marie-Hélène et Patrick gèrent le restaurant Bienvenue, à Plum, où ils proposent, dans un cadre verdoyant, un large choix de plats à la carte, des pizzas et des suggestions du jour. Un an et demi après les meutes, le couple fait état d’une baisse d’activité, même si « leur petite affaire continue de tourner. C’est très calme. De nombreux Mondoriens ont quitté le sud du Mont-Dore, d’autres ont perdu leur travail. » Pour se maintenir, ils ont dû réduire leurs charges salariales et se séparer de deux salariés en début d’année. Les gérants, qui travaillent essentiellement avec une clientèle de militaires et d’habitués, observent toutefois que les gens de Nouméa commencent à revenir un peu dans le Grand Sud. De quoi reprendre confiance, « même si, aujourd’hui, le souci, c’est la baisse de la valeur de notre établissement. »


Travailler différemment
À La Plumette, la crise a obligé Élodie et Aurélie, deux soeurs cogérantes de cette épicerie depuis 2014, à revoir leur façon de travailler. « Pendant plusieurs mois, on a fait appel aux navettes puis aux barges pour réapprovisionner le magasin et continuer à alimenter l’épicerie. Au début, ça a permis de dépanner les habitants. Mais notre trésorerie a fondu. À cela s’ajoutent beaucoup de départs de Plum, qui se font ressentir. » De fait, elles ont dû s’adapter à la baisse du pouvoir d’achat et revoir leurs carnets de commandes. « On voit bien qu’à la fin du mois, les gens comptent leurs pièces. » Désormais, elles proposent uniquement des produits de première nécessité pour coller aux demandes des gens du secteur et ont réduit les quantités. « Avant, on avait du stock. Maintenant, on joue la carte de la sécurité. On recharge lorsqu’on a tout vendu. »


Une clientèle du matin
Même constat pour Nathalie, gérante du Libre service de Plum, qui relève « des départs, très nombreux, et une chute du pouvoir d’achat. On vend moins de plats à emporter qu’auparavant. Les gens privilégient les produits de première nécessité. » Ce commerce familial qui propose une partie traiteur, composée de plats chauds, français et asiatiques, et de crudités, travaille pour beaucoup avec une clientèle du matin, des salariés qui montent sur Goro et des militaires. « Pendant les émeutes, on n’a jamais fermé. On a loué des bateaux pour nous approvisionner. C’était difficile mais on a tenu bon. » Depuis un mois, la gérante a fait le choix d’ouvrir le magasin le dimanche après-midi pour compenser la semaine, « plutôt calme. » Mais elle ferme un peu plus tôt en fin de journée, « par sécurité. »


Un retour des gens de Nouméa ?
À la station-service Mobil de Plum, qui a fait l’objet de six mois de travaux pour proposer, en janvier 2024, une
surface agrandie et plus moderne, Julie, la gérante, note un changement des comportements d’achat, « surtout
depuis la fin du chômage partiel. La fréquentation et le panier moyen sont en baisse. En difficulté, les gens se
concentrent sur les produits essentiels. De notre côté, on fait des efforts sur les prix, sur les promotions. On se rend compte que c’est dur pour beaucoup de monde. » Depuis octobre, l’équipe remarque toutefois « une légère reprise de la consommation » et voit revenir des gens de Nouméa, exclusivement le week-end, en balade dans le Grand Sud. « C’est encourageant. Il faudrait que ça se poursuive. »

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